Manu Lopez

Manu Lopez est un grimpeur hors norme, ayant toujours été respecté dans le monde de la compétition et par  la communauté des falaisistes. Il impressionne partout où il passe par sa grimpe efficace et par sa maîtrise technique et physique. Manu est plus que humble, mais il “croite” tellement qu’il paye toujours les coups à la fin du weekend 😉

Manu on t’aime, tu nous vends toujours du rêve !

Voici son histoire et ses réponse à quelques questions pour Greenspits…

J’ai débuté l’escalade tout petit (5 ans) à Oloron-ste-Marie grâce à mon père qui est grimpeur.

Les premières années je faisais que du Mur parce que même en prenant mes petites voitures et mes figurines de dragon ball Z, je m’ennuyais en falaise.

Le déclic pour la falaise je l’ai vraiment eu en 2000, à 12 ans. C’est cette année que j’ai fait mon premier 7b à vue (Pince sans Rire à Rodellar) et mon premier 8a après travail (Humphrey à Bielsa).

C’est à partir de ce moment là que j’ai réussi à dépasser ma peur de la chute et que je suis vraiment rentrer dans une logique de progression.

En plus je commençais à voir que je rattrapais mon père donc cette émulation m’a vraiment motivé pour essayer de la dépasser.

Parallèlement à la falaise j’ai fait de la compétition étant jeune. Je suis rentré en équipe de France en minime 2ème année.

J’ai toujours grimpé à la fois en falaise et en mur. De manière classique, je faisais du mur la semaine et de la falaise pendant les vacances et les weekend.

 

Aujourd’hui ma meilleure perf en falaise ça reste FFF (9a à St Antonin) en compèt je dirais ma 4ème place aux championnats du monde jeune en Cadet en 2006.

 

Ma voie préférée à St Léger c’est dur à dire, en fait je me rends compte que je ne peux pas être objectif parce que les voies me marquent et m’animent tant que je ne les ai pas encore enchainées. 

Une fois qu’une voie est faite c’est différent, je garde un bon souvenir de l’enchainement mais au quotidien je ne me sens pas habité par elle comme ça peut l’être pour un projet qu’il me reste à réaliser.

Aujourd’hui il y a 3 voies que j’aimerai vraiment faire à St Léger : La théorie des cordes, En voie dure Simone et Amateur de gros essaims.

Message pour les jeunes, il y a plein de choses à dire sur la complémentarité entre la falaise et la compétition…

1 – Pendant que vous faites encore de la compétition, la falaise peut vous aider à matérialiser votre progression et à concrétiser des objectifs de manière moins aléatoire qu’en compétition.

En plus, avoir des objectifs en falaise à côté de vos objectifs en compétition ça peut vous aider à dédramatiser l’enjeu de la compétition pour se libérer de la pression que vous pouvez avoir.

En ayant des projets en extérieur, vous aborderez les compétitions en étant bien sûr investi et déterminé mais vous pourrez être plus facilement relâché parce que vous savez que vous ne jouez pas toute la réussite de la saison uniquement sur une compétition.

2- La compétition ne durera pas toute votre vie de grimpeur. Dans le meilleur des cas, vous allez pouvoir faire de la compétition à haut niveau jusqu’à 30/35 ans mais l’escalade n’est pas uniquement une discipline de compétition, c’est la passion d’une vie.

 

On voit beaucoup de jeunes (et moins jeune) grimpeurs arrêter brutalement l’escalade lorsqu’ils quittent le monde de la compétition mais je pense que c’est parce qu’ils n’ont jamais pris le temps d’apprendre à aimer la falaise.

Je crois que lorsqu’on va régulièrement en falaise, on apprécie  une journée pas seulement pour les croix qu’on va faire mais avant tout parce qu’on a passé un bon moment avec d’autres grimpeurs, qu’on s’est tous retrouvé dans un endroit sympa et qu’on a pu échanger ensemble et au calme.

Pour le réflexe green, je vais pas donner d’exemple précis mais je crois simplement que ça fait partie de la responsabilité de chacun de respecter certaines règles afin d’éviter les risques d’interdiction de falaises ou tout simplement pour que l’escalade reste agréable pour tous.

Manu en plein run dans “Guerre d’usure” à Claret

Carole Palmier – GREENspits TEAM